• Aleksandra Mir

    Plane landing in Switz

    Fiac 2008

    Crédit Photo Anthropia

     

    Entendu hier Séguéla expliquer

    que ce qui l'avait fait virer de bord

    au moment des élections,

    c'est la différence de réactions

    à l'envoi de son bouquin,

    entre une Royal qui ne réagit même pas,

    et un Sarkozy qui renvoie illico presto

    un petit mot sympathique.

    Séguéla montrait également que Jospin avait fait deux erreurs,

    ne pas aller au Drucker du dimanche,

    et ne pas appeler Taubira, pour qu'elle se retire,

    il n'a pas réagi.

    Quand on sait qu'il lui a manque quelques milliers de voix,

    quelle erreur.

    Et si l'ascension et la victoire de Sarko n'était dûe qu'à ça,

    sa réactivité, je veux dire sans contenu,

    sans fondement, sans intelligence, sans efficacité,

    mais juste ce trait de caractère, l'hyperactivité.

    Quand je pense qu'il veut mettre

    les enfants agités de trois ans sous ritaline,

    effacer leur suractivité,

    sans doute parce qu'il le sait, lui,

    que ce n'est pas une bonne raison pour élire un président.

     

     

     

     

     

     

     


    votre commentaire
  • Guy de Cointet

    De toutes les couleurs

    Galerie Air de Paris

    Crédit Photo Anthropia

     

    Eric Chevillard se cogne ce jour aux livres de sa bibliothèque.

    Hier, c'était Frédéric Ferney qui s'était fait réveiller par une pile de livres

    qui s'effondrait à 3 heures du mat,

    je ne vous ai pas parlé de mon dernier déménagement,

    une véritable horreur,

    je revoyais chaque livre et me demandais en quoi il m'avait marqué,

    s'il avait compté, s'il serait nécessaire à mon environnement,

    et quand c'était non, je le mettais sur la pile des départs.

    Puis je me suis mise à faire des petits paquets de livres,

    une dizaine à chaque fois,

    que je mettais dans un carton devant la vitrine de mon loft

    et sur lequel était écrit "Servez-vous".

    J'ai ainsi pu dégager près de mille livres,

    dont je jugeais que je n'aurais jamais à les réouvrir.

    Cela m'a valu le remerciement de passants

    et la visite d'un voisin inconnu

    qui est venu sonner à la porte du jardin,

    se demandant qui était la personne qui jetait ses livres,

    car à en juger la teneur, -il s'était beaucoup servi au fur et à mesure-,

    il ne doutait pas que je soie d'une conversation intéressante.

    Nous bûmes ainsi le thé et il me parla du Japon,

    où il avait passé de nombreuses années.

     

    Quant au coup de coeur éprouvé, me séparer de tant de livres,

    -rassurez-vous j'en ai encore beaucoup trop-,

    pour que cela n'arrive plus jamais,

    j'ai une idée pour les éditeurs.

    Qu'ils éditent le livre et son CDRom,

    on le lit dans son format papier

    et on ne conserve que les livres-objets qu'on trouve important,

    les autres ne sont conservés

    que sous format numérique pour les cinq paragraphes très utiles

    ou à titre de sauvegarde, on ne sait jamais.

     

     

    * Et si vous ne l'avez pas lu, achetez Penser/Classer de Perec,

    sur les affres du classement de bibliothèque, "morts de rire".

     

     

     

     

     

     

     


    12 commentaires
  • Atelier van Lieshout

    Woman in wheelbarrow

    2006

    Galerie Bob van Orsouw

    FIAC 2008

    Crédit Photo Anthropia 

     

    Pour commencer, une des raisons de l'infratexte de l'art contemporain, c'est de donner les bases sur lesquelles travaille l'artiste, on n'en a moins besoin pour l'art des siècles précédents, parce que l'infratexte est diffus dans la société, on sait tous des choses sur Giotto, sur Van Gogh, et donc on n'a moins besoin d'apprendre. Pour l'art contemporain, chaque artiste postule ses présupposés, et l'observateur tente de voir ce qui représente un pas en avant, un pas intéressant, soit parce que c'est nouveau, soit parce que c'est émouvant ou drôle, que cela travaille sur le support, sur la surface, sur le concept, sur le temps, etc.

    Dans l'atelier van Lieshout, dont j'ai déjà montré une oeuvre, un bébé sur le sol, aller sur Art contemporain p.2 in Shaking baby, ce qui me touche c'est le choix d'une matière durable, ici la céramique (avec le risque d'échec à la cuisson) pour une oeuvre légère, humoristique. Je suis touchée par ce rapport entre le dur et l'anecdotique.

    Parce que plantant une situation incongrue, un nu dans une brouette, on pense bien sûr au déjeuner sur l'herbe, un nu en extérieur.

    Je suis aussi touchée par le rapport entre la fermeture de la femme (céramique sans vagin) et l'aspect offert de son corps, on est confronté à une sorte d'impasse relationnelle, une femme offerte et fermée à la fois, et peut-être cela a-t-il à voir avec la posture moderne de ces femmes "impossibles", celles des pubs qu'on a tant transformées, rallongeant le cou, restructurant le visage, qu'on ne saurait en trouver une telle quelle dans la réalité.

    C'est aussi le corps nu qui renvoie à la sexualité apparemment facile, mais les gens n'ont jamais autant crevé de solitude, ouverture/fermeture.

    Et puis ce corps-là, c'est un corps fantôme, un corps de poupée barbie, sans sexe, sans poil, et le pire sans visage, c'est une ébauche de corps virtuel.

    Un art contemporain qui amène à réfléchir, c'est ce que j'aime.

     

     


     


    16 commentaires
  • Crédit photo Anthropia

     

     

    Je suis Européenne au fin fond de l'être,

    ai vécu en Allemagne,

    et suis un vivant maillon

    de la grande chaine de réconciliation franco-allemande,

    mais ce que fait Sarko,

    c'est tenter de réveiller les souvenirs désagréables

    des troupes allemandes en France,

    c'est un peu comme la lettre d'un jeune condamné à mort,

    ou le parrainage d'un enfant mort durant la Shoah par des écoliers,

    cela ne sonne pas juste.

    Aucune nécessité,

    à l'heure où on supprime des casernes trop coûteuses,

    pourquoi accueillir des soldats étrangers,

    quel enjeu, quel progrès ?

    Aucune légitimité à le faire,

    sauf peut-être faire le buzz,

    énerver des mémoires exacerbées,

    susciter ce genre de débat aussi inutile qu'éprouvant,

    qu'aime à agiter l'Hyperprésident,

    quand il veut détourner l'attention.

    Les médias auraient tort de s'y laisser prendre.

     

     

     

     

     


    3 commentaires
  • Crédit photo Anthropia

     

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

     

    Appelons-le Grégoire, il a cette coupe au bol des chevaliers des temps anciens, une tête à <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Georges Chelon."><st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Georges">la Georges</st1:PersonName> Chelon.</st1:PersonName>

     

    La scène se passe au supermarché du coin, quelque chose dans son agitation me fait penser qu'il est pressé. Lui, le panier au bras, dedans trois bières brunes, et un citron. Tout un programme. Je fais la queue à la caisse, devant lui, mais décide de le laisser passer, il n'est pas très chargé, ça ira vite. Il a l'air étonné, me remercie de plusieurs saluts de la tête. Puis il engage la conversation, oui, oui, j'ai acheté de la bière, mon médecin me le dit que je devrais pas, tiens d'ailleurs, il fouille dans sa poche et extirpe une ordonnance toute froissée, regardez, regardez, c'est en haut qu'il faut regarder, Et je lis « Centre d'alcoologie, Consultation ». Que cherche-t-il à me dire ? Qu'il a honte d'acheter des bières, parce qu'il est alcoolique ? Je lui réponds en souriant : tout le monde a ses dépendances, chacun pilote son petit avion comme il peut. Son petit avion, l'image l'amuse. Il rit. Vous savez, le médecin, il me dit d'aller à la piscine. Oui, c'est bon pour moi la piscine. Enfin pour les alcooliques, il faut me bouger, que je sorte de mon appart. Vous ne voulez pas venir avec moi à la piscine. Je fais non, de la tête.

     

    Ca y est, c'est payé, il est parti. Tout à coup je découvre un billet de 5 euros tombé par terre, Je me précipite dehors pour le lui rendre.

    Mais il a déjà disparu. 5 euros, c'est le prix d'un ticket de piscine. Je le donne à la caissière au cas où il reviendrait. Et puis s'il ne revient pas, une caissière sait quoi faire d'un billet de 5 euros.

    <o:p> </o:p>

     


    votre commentaire