• Séchoir à ailes

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    Aujourd’hui, Mina m’a dit que la police avait détruit leurs baraques il y a deux jours.

    Robert était à côté d’elle, il est devenu nerveux en entendant sa mère, il a tordu le sac de plastique translucide avec lequel il jouait, trois crayons à l’intérieur en ont transpercé la texture.

    Elle dit qu’ils dorment désormais dans le parc de Saint-Denis, à même la terre, qu’ils ont eu froid cette nuit, ils n’ont pas pu prendre toutes leurs couvertures, quand ils se sont échappés du camp.

    Trouver une couverture. Voilà c’est ça qu’elle m’a demandé.

    Rendez-vous pris pour demain, là, devant le Franprix.

    On parle de foot avec Robert, il se détend, il est bon en foot, il réussit ses tirs. Avec ses copains, ils jouent dans le parc.

    Mina, ses yeux s’éclairent, ils aiment bien les enfants jouer dans l’herbe, c’est beau le parc, avec les fleurs.

    On sourit. 


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    Le son des Têtes raides, un condamné à mort, La peste ou l’ETrangere, cherchez l’erreur, ma voix de l’écrit me condamne à la léproserie de ma voix sonore.

    J’en connais une, de léproserie, celle d’Asinara, juste à côté des quartiers de haute sécurité, quand j’allais avec eux, les savants de Barcelone et ceux de Sardaigne, colloquer au sommet du fin fond d’une île-prison. On dit chef de projet, cheffe j’étais, cheffe de rien, je m’occupais des papiers, eux s’occupaient de l’identité des espèces, éviter la disparition, ressusciter les oiseaux rares.

    Et on avait l’honneur de déjeuner dans la petite maison, où le cuisinier prisonnier nous faisait à manger le porc cuit au sel, le fromage aux vers blancs, de ceux qui s’échappent de la bouche. Tout ce monde riait lourd, quand les officiels de Tanger s’éloignaient écœurés. Petite bibliothèque aussi, envahie d’essais sur la sexualité, le porno est interdit dans cette prison d’Italie.

    Cherchons les phoques-moines, disait le grand Pêcheur, et tout ce beau monde de hanter l’île solitaire, nue de touristes depuis qu’il existe des paquebots, des croisières et des nomades à tickets, bleus lagons, eau transparente, ici virginité côtoie le crime organisé.

    On dit « cyan » pour décrire, entre vert et bleu, un rayonnement dont on a fait les dômes d’Asie centrale, la médersa Tilla-Qari, une couleur qui a envahi les encreurs de nos imprimantes, mais n’est pas dans la décomposition de l’arc-en-ciel ou cachée. Le cyan est un bleu clair, du grec Kuanos, qui désignait nous dit le dictionnaire un minerai bleu utilisé dans la Grèce antique pour la teinture des vêtements. Le minerai s’appelait azurite.

    Dans l’Encyclopédie Diderot et d’Alembert, on ne connaît que le bluet ou barbeau pour évoquer le cyan.


    BLUET ou BARBEAU, s. m. cyanus, (Hist. nat. bot.) genre de plante dont la fleur est composée de deux sortes de fleurons. Ceux qui occupent le centre de la fleur sont plus petits, découpés en lanieres égales. Ceux qui sont à la circonférence sont beaucoup plus grands & plus apparens; ils semblent être partagés en deux levres. Les uns & les autres portent sur des embryons de graines, & sont soûtenus par un calice écailleux qui n'a point de piquans. Lorsque la fleur est passée, les embryons deviennent des semences garnies d'aigrettes. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plantb. (I)

     

    Que n’ont-ils demandé l’Encyclopédie, les prisonniers de l’île.

    Il a de grandes vertus le bluet. Je me le suis appliqué ce soir. Voici la recette de l’excellent ophthalmique que l’Encyclopédie a posé sur mes yeux.

    L'huile de bluet se fait de la façon suivante. Prenez des fleurs de bluet cueillies avant le lever du soleil, autant qu'il vous plaira; pilez - les dans un mortier de marbre; renfermez - les dans un vaisseau de verre dont l'ouverture soit fort large; fermez exactement ce vaisseau, & l'exposez au soleil pendant un mois entier: on peut luter ce vaisseau avec du levain.

    Lute, lute, ce vaisseau, ajoutes-y du levain, si tu veux, prends une certaine quantité de fleurs de « bluet » avec leur calice, broie-les. Et tiens fais-moi macérer pendant vingt-quatre heures dans une suffisante quantité d’eau de neige, distille-moi ensuite à un feu de sable modéré, l’eau que les François appellent « eau de casse-lunette », la belle affaire, j’y suis toute à l’eau de bluet.

    On assûre que cette eau & celle d'eufraise sont un excellent remede contre l'inflammation des yeux; & on la recommande avec le musc, le benjoin, & la fleur d'orange, pour donner au visage un teint fleuri, sur - tout si l'on y ajoûte le lait virginal.

    Le corps de ce siècle transpirait par toutes ses odeurs, on n’avait pas peur des mots et des sensations qu’ils évoquent, je voudrais cela dans mes textes, le lent envahissement des sens, le sexe des mots.

      Tournefort conseille l'eau de casse - lunette dans les ophthalmies avec rougeur, dans la chassie, & toutes les fois qu'il est question d'éclaircir la vûe & de la fortifier, avec une quantite suffisante de camphre & de safran, lorsqu'il s'agira de calmer une inflammation. (N).

    Il s’agira de calmer une inflammation par des conversations de fraise, d’humaine tranquillité, pas secouée, juste que là je devienne enfin autre femme que muette à points de suspension. Soyons prudente.

    Sur l’île face au Port de Torrès, quand je contemplais fascinée les plages de velours jaune, tentée de m’y étendre, un garde armé me suivait, les prisonniers du paysage erraient leurs yeux sur moi, plaisir interdit, moi consciente des regards, pas possible le bain. Un peu comme dans le carré des sortilèges. Condamnée.

    Condamnée ? Genet in Le condamné à mort :

    Ô viens mon ciel de rose, ô ma corbeille blonde !
    Visite dans sa nuit ton condamné à mort.
    Arrache-toi la chair, tue, escalade, mords,
    Mais viens ! Pose ta joue contre ma tête ronde.

    Double jeu, double sens, double genre. Bien posé là, dans les images troubles des sphères d’outre-tombe. Ces mots qui visent au corps.

    Et de redire le mordre, l’Encyclopédie :

    Mordre, teinture, terme de Chapelier - Teinturier, qui signifie prendre la couleur plus ou moins vîte. Il y a des étoffes ou feutres qui mordent facilement la teinture, & d'autres qui la mordent très - malaisément. 

    Moi toute à la morsure d’avoir laissé sur ce blog de quoi tendre le flanc. Je ne voulais pourtant qu’une chose m’apprendre qui était Je, le cultiver, je ne cherchais pas mon nombril, j’avais juste besoin de m’entendre penser, pas des moi, non, un sujet, le S supposé savoir, enfin, je crois, depuis Nathalie, tout fait soupçon, mais s’autoriser de penser ce que vit, ce qu’il aime, ce qu’il n’aime pas, ce Je asmathique, pas fini.

    Un peu comme dans cette bluette, non pas l’autre, un film de peu, juste une scène, il lui a  dit : Et vous les œufs, vous les aimez comment le dimanche matin. Et elle s’est rendu compte qu’elle ne le savait pas, qu’elle avait toujours cuisiné les œufs pour ses amants, se mettant à leurs goûts. Et elle, comment elle les aime les œufs ? Alors elle en a gobé un, tout cru, puis a testé le cuit, de toutes les manières, elle en a rempli des assiettes, des au plat, brouillé ou en omelette, dur ou mollet, sauce gribiche, mimosa, finalement elle a su comment elle les préfère, mais ne nous le dit pas.

    Et bien moi, c’est pareil, je viens chaque jour pour me demander comment j’aime les œufs. Et quand je l’ai écrit, ce texte, c’était aussi pour ne pas me demander comment un homme à l’hôpital aimerait ses œufs quand il sortirait du coma. Il ne me l’a pas dit.

    Quand on parle du cyan, on parle aussi du jaune et puis du Magenta. Certains le nomment fuchsia mais à tort, longtemps mon préféré, un mélange de lumières, le filtre magenta ne laisse passer que le bleu et le rouge, en synthèse soustractive, presque pas une couleur comme le noir et le blanc.

    Magenta, comme cette ville d’Italie, les sèmes n’ont pas le choix, ils sont là, je constate, le magenta provient de l’aniline, obtenue à partir de l’indigo, et retour à l’Encyclopédie et à l’autre infusion.

    Violettes teinture & sirop de, Venel (Page 17:316)
    La teinture de violettes n'est autre chose qu'une forte infusion à froid dans l'eau, des pétales de violettes bien mondés, sur - tout de leurs calices. Pour avoir cette teinture constamment bleue, & d'un beau bleu, on doit la preparer dans un vaisseau d'étain; c'est - là le tour de main, arcane qui est pourtant connu aujourd'hui de tous les bons artistes; & pour se la procurer aussi saturée qu'il est possible, on applique deux ou trois fois sur de nouvelles fleurs, la liqueur colorée par une premiere infusion.

    Il faut insister pour l’infusion violette, repasser plusieurs fois sur de nouvelles fleurs. Moi aussi, déjà passée par là et n’aimerais pas que dead end. Ne pas trop repasser svp.

    Alors j’ouvre Histoire de Claude Simon

      Puis rouvrant les yeux et le soleil rasait le sommet des branches colorait le faîte du mur d’une lumière tendre rosâtre ou plutôt cuivrée. L’oiseau n’était plus là. En haut les briques étaient d’un rouge orange et plus bas, là où il n’arrivait pas encore, mauve lilas, le faisceau convergent de leurs rangées parallèles s’enfuyant aspiré par la perspective vers un point imaginaire au-delà du mur en face, du lierre toujours dans l’ombre, bleu foncé. 

    L’oiseau n’était plus là, celui d'il y a longtemps a disparu, l’a été remplacé par un plus flou, des paroles pourtant, du vent, de la colère, des coups de griffe aussi, une sonorité déjà. Et je rouvre les yeux, mauve lilas, cherche le point imaginaire. Apprivoisement, l’entendre plus souvent sa voix. De l’ombre, bleu foncé, qu’il devienne bleu clair.

     

     


     



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    La femme aux cinq éléphants

    documentaire

     

    Les cinq éléphants de cette femme sont les volumineux romans de Dostoïevski qu’elle a traduits. Si comme moi vous n’aviez pas vu ce documentaire à sa sortie en 2009, il n’est pas trop tard (Studio Raspail).

    Il est un hommage rendu au travail des traducteurs, à l’amour des mots qui vient enrichir sa vision du monde, son analyse du possessif en russe et comment il transforme l’objet est un des bijoux du film.

    Tendresse de l’auteur, Vadim Jendreyko, pour cette femme de plus de quatre-vingt ans plus vivante qu’une jeune fille et que son destin a sorti de son Ukraine natale pour la jeter dans une Allemagne en pleine débâcle russe, il tresse un récit à l’élégant montage entre présent familial, fait de tendresse et d’épreuves, et passé complexe d’une jeune fille, dont le père a subi les procès et purges staliniens et qui en est mort sous ses yeux, n’ayant dit qu’une fois la terrible réalité. Mais elle l’a oubliée.

    Les zones d’ombre apparaissent, elle a collaboré à dix-huit ans avec les Allemands comme interprète, et pourtant c’est précisément cette proximité avec un officier de la Wehrmacht, qui la sauvera elle et sa mère lors de son arrivée en Allemagne, au prix du démantèlement d'un réseau anti-nazi qui leur a procuré un passeport. Universitaire, traductrice, elle a osé se lancer dans la traduction de l’auteur russe à 65 ans, car comme elle le dit « on ne traduit pas ça impunément ».

     

    Pour voir la bande-annonce ici


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  • More cheeks than slaps

    néon mirror, 2011

    Mircea Cantor

    Credac

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    Bout de rien 1

    La femme avance droit devant elle, indifférente à ce qui l’entoure, ses yeux sont légèrement ouverts, quelqu’un s’approchant de près y distinguerait un voile qui cache presque entièrement l’iris, le diagnostic peut-être une cécité, elle a le col sale et ce négligé qu’on voit aux aveugles esseulés, elle marche pourtant d’un pas rapide, supputation elle connaît le chemin. Elle parvient devant la grande dalle, là où toujours des gens aident, pour monter l’escalier, pour traverser et trouver la bonne porte, mais à ce moment-là personne sur la dalle. Elle attend.

     

    Bout de rien 2

    Un homme marche dans la rue, il est au téléphone, il parle fort, grande conversation, les affaires. Il ne prête pas attention. Seuls des murmures auraient pu l’alerter. Cachés en haut de la plateforme, des enfants passent la tête et ricanent. Plus tôt ils ont décroché un extincteur à l’entrée du garage, le plus grand s’en est emparé et vient de déclencher, un long tuyau tendu devant lui, il a descendu la rampe, s’est approché de l’homme à demi-retourné, et fait feu, vapeur, feu de cette neige aux quelques reflets bleus, l’homme prend sur le visage, sur les mains qu’il tend en avant, les petits tout autour trouvent ça amusant, ils rient, se bousculent, l’homme en silence devant le tir continu, puis de l’appareil ajuste et prend photo. Les petits alors remontent l’allée bétonnée et courent se réfugier derrière le muret du haut. Il dit : « j’ai la photo, j’ai la photo ». Deux quidam en bas bougonnent, on en faisait autant à leur âge. 

     

    Bout de rien 3

    Conversation comme ça dans la rue. Une fille, un garçon. Elle, t’étais où, hein, t’étais où ? L’autre, t’es pas ma mère, j’fais ce que j’veux. Elle, non, mais j’suis ta copine. Lui, ta gueule, sinon j’vais t’cogner. Elle, t’as pas le droit. Lui, fous le camp, j’aime pas t’aimer, tu m’emmerdes. Elle, salaud. Mais ils restent là l’un en face de l’autre. Le garçon lève la main.

    Une femme s’arrête, fait témoin, le mec, qu’est-ce que vous foutez là ? Rien. Foutez le camp. La femme reste. Alors il monte dans sa voiture et s’en va. La fille s’enfuit par le mail, se perdant dans les immeubles.

     

     


     

     



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  • Crédit photo anthropia # blog

     

     

    Vous êtes arrivés au pont. Juste avant, dans la rue devant les entrepôts, la file roumaine des caravanes, enfants à la fenêtre, femmes bassines à la main, hommes sur table de plastique, et vous les saluez et ils vous regardent. Vous reconnaissez R., il va chercher sa mère, « Et toi, tu vas où ? » et vous dites « Venez avec nous » et ils vous emboîtent le pas, et la cohorte des enfants barbouillés, et ces trois hommes qui se lèvent et décident d’accompagner.

    Ce pont-là, vous en ignorez le nom, nous dirons que c’est le pont principal, route, dans les belles Italiennes, on ne les nomme que pour les promenades, la dentelle d’une carte du tendre pour celui de passage, mais dans ces lieux où on ne l’espère pas, tout ce que vous dictent les panneaux, c’est une destination, vous êtes en face d’A., seule la ville a droit à la nomination, et on comprend pourquoi, à perte de vue il y parcelles contre parcelles ouvrages d’art en faux quinconce, apportés là dans l’improvisation de besoins successifs, désordre, bousculement des formes, enchevêtrement, du lourd, de l’acier, bonbonnes et cheminées, à la taille des Titans, des travaux et des jours, la fabrique la main d’œuvre, collectifs, le travail de ce port ne pense pas, parce que port ne l’est presque plus, et si peu pour piétons en tout cas ou juste sur ces passerelles qui font courber l’échine, vous franchissez le pont, une piste cyclable passe en-dessous, circulant le long d’une rivière, pas nommée non plus. Vous décidez d’y descendre par un chemin qui vient longer le quai, vous prenez la rivière par la droite, le nous se met en colonne, vous en avez pris la tête, l’amant a mis ses bras sur vos bras, bruit de troupeau sur le ponton de bois vers l’Est, direction M., mais à dix mètres à peine, le quai s’est effondré, fausse piste à nouveau, vous vous arrêtez. Il faut admettre que dans ces lieux d’inconnu, rien de ce qui fut promis n’est certain, beaucoup d’essais-erreurs, quelle direction, c’est souvent déception, mais à ce prix l’obstination, il dit au groupe, retournons-nous, on remonte, il vous précède cette fois, votre menton sur son épaule, et tous vous rejoignez plus haut le quai du dessus, et vous prenez en sens inverse une ruelle qui part de guingois.

    Vous êtes sur une presqu’île où se dresse l’agora, enclave chinoise en terre étrangère, un complexe où viennent les amis de Marco Polo rendre la visite, c’est leur tour, finie la route de la soie, ici dans le complexe, une galerie marchande, les Chinois exposent leurs modernités d’aggloméré et de synthétique, restaurant, sans doute plusieurs, hôtel, près de mille chambres dans le temple à toits de cornettes, ils se pressent, ils se présentent, ils dorment et consomment, entre compatriotes, dernière escale avant d’envahir.  

    Vous ressortez de l’antre, en faites le tour, vous passez près de la benne, et sous la hotte d’aspiration, de sa bouche d’évacuation venant des cuisines, l’immonde odeur, vous resteriez là choqués, mais non il faut continuer, alors vous passez sous les balcons de l’Hôtel, et là, conversations, rythmes en pics et creux d’une langue que vous savez reconnaître sans l’avoir effleurée, certains se penchent et à vous voir, quittent gilets et vestons, se précipitent, ils veulent aussi faire partie de cette alternative. Ils sont quinze à vous suivre.

    Est-ce là que vous croyez comprendre ? Un méandre ou alors le coude d’une rivière ? Puis votre erreur, le ruban de gris qui vient de l’autre rive n’est pas de même eau, en fait une confluence, vous le devinez à cette similaire largeur des fleuves, pas de carte sur vous, vous aviez admis le territoire en aveugle, vous comprenez que M. et S. ici se rejoignent, et qu’un va gagner, prendre le pas sur l’autre, que l’autre se jette comme on se perd, en affluent, sans que rien n’ait été prémédité que l’inévitable rencontre de deux cours, comme vous vous étiez lancés sans vous être confondus, toujours l’un prend le pas, c’est ainsi quand on se jette, ce qui sauve, c’est qu’à ce point, le nom de S. ne se fait pas au débit de M..

    Il vous faut à nouveau traverser un pont plus petit qui enjambe ce qui est devenu la rivière principale, sur le quai, des escaliers qui vont encore plus bas vers un ponton à bateaux, et assis enlacé un couple qui s’embrasse, vous passez sans appeler, mais eux sont remontés, ils veulent aussi en être, plus loin l’escalier qui mène à la passerelle, croisez deux jeunes hommes, à sacs colline-forêt, qui sortent du terrain éponyme, et eux pas fatigués font demi-tour et montent à bord.

    Puis au-delà une maison en bois, que suit une hutte, une fluette, une cabine de déshabillage au toit pointu, rayée bleu et blanc comme on en trouve sur les plages normandes, un guichet, la navette partira à quatorze-heures trente de C. et arrivera à quinze-heure vingt-cinq au Pont H.. Mais ce n’est pas pour ce voyage que vous êtes venus, ici pas d’embarquement ou pas celui-là, ceci n’est pas une promenade nautique, face au ciel en surplomb des deux flux en rencontre, vous relevez la tête, nuages en spirales, le gris, le bleu, le beige, quelques taches de rouge au fronton des péniches, la ligne droite se présente, vous êtes rendus au seuil de scène.

     

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