crédit photo anthropia # blog

AAA

Un poème est entrée tout aleph dans nos vies

Il y a du triple con dans ce poème

du rire, qui se moque de qui

la constance du capitalisme à trouver

les lettres qui blessent

trois A qui nous sautent désormais à la figure

chaque fois, oui, qu’on les voit

la langue des signes et des symboles

qui dit non, qui dit p’têtre ben qu’,

qui ne fait pas l’obole, qui nargue et qui delete

la menace je t’en supprime un, puis peut-être le deuxième,

mais qu’est-ce qu’on en a à faire, A A A faire.

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Nous y serons. Juste ça qui vient. Sais pas où ni quand, mais nous y serons.

Les supputations, les crocs subreptices, le grand concours de fin d’année, les accès de buzz et autres tentatives et manipulations de cerfs, tout ça fait pression, et s’il n’y avait que la rencontre, il y a le roman, oui c’en est un, mon roman, et il se fomente là dans ma tête et aujourd’hui sur les pages à venir et qui imaginerait qu’il ne viendra pas se trompe, il attend des temps moins chaotiques.

Quand la difficulté vient que j’imagine, le pire d’avoir à faire ces premiers pas, cette chanson jamais aimée, nous passerons l’obstacle d’une année, de ces mots qui n’étaient pas de saison, je rêve parfois d’un tabula rasa, d’une immersion dans la myopie d’esprit, de l’anesthésie des conjectures, dans la cécité des images, d’une crise collective d’amnésie et en particulier la nôtre, qui ne serait que provisoire, juste le temps d’un hasard on se dirait bonjour sans penser à tous ces bonjours de l’année, ce franchissement de l’obstacle et puis alors ce serait simple, on reconstituerait les passerelles, répondrions à nos questions pour en déclencher de nouvelles, nous le savons que la seule montagne à franchir est celle d’une reconnaissance dans le réel l’inconsciente a eu lieu.

Cette impossibilité n’est pas d’orgueil, ni de peur, nous les avons dépassés, ni d’un quelconque sentiment reconnu dans l’album des situations, à ce stade nous le savons qu’il n’est pas possible que le meeting n’ait pas lieu et tout aussitôt savons qu’il n’a jamais été aussi difficile, ce passage du col, cela que le grand T-reality commente, quand vous le franchirez et que j’y serai quand je le franchirai et que vous y serez à ce grand saut du tremblement, nous pourrons dire que  nous l’avons imaginé ensemble et ce sera bien.

En attendant nous nous y préparons, une sorte d’ascèse sans doute, ni stupide sublimation, ni ostensible aliénation, -qui aurait cru qu’en 2014 à l’ère de toutes les com’, ce serait cela qui nous empêcherait-, nous sommes un vieux couple en devenir, un devenir couple en vieille posture, un couple de vieux de l’art contemporain, celui qui cherche sa représentation d’avant la présentation, notre ready-made, l’avoir été d’avant l’être.

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Je devais avoir neuf ans, vous y aviez été ou quelque chose comme ça, cette langue ce ruban poli qui entre dans mon souvenir, depuis ces jours n’ai plus jamais aimé que les plages de sable fin et blanc, la quintessence de mer pour moi est le mot de ce bord. Trois souvenirs, le sable qui glisse des sandales de plastique comme en son univers naturel et qui revient et qui repart que plus on marche plus on l’aspire et plus on le ressent et plus il repart mais qu’on sait qu’on y est toute dans le beach, qui file jusqu’à et ne le savais, mais le mot est galvaudé il ravale aux Boys à la voix facile qui sirupe même si on a appris depuis qu’il germait en lui la vague comme métaphysique l’époque était à la blondeur pas ma langueur, alors on aimerait disposer d’un mot d’intimité, un mot du quant-à-nous pour le dire ce sentiment qu’on est placé là à l’exacte géographie des pays, même plus loin ce village qui touche de près, et dans la longe d’un lien qui ne s’effiloche pas, j’allais en colo, comme ça qu’on disait, c’était les colos P., ajoutaient même un château, le souvenir que de toiles, des grandes où on dormait à dix, à quinze, mais spacieuses comme un luxe le temps où pas de temps de vacances ensemble pour eux la galère on envoie les enfants et pour moi la responsabilité, t’as un frère et il se casse toujours quelque chose, alors à l’heure de la sieste au lieu d’être dans les bras on est au chevet d’un hôpital peut-être Les sables, j’aime pas cette odeur d’éther comme s’il y rejouait notre cimetière intérieur, à qui veut-il faire peur, et moi d’y aller dans l’auto du mono, je le prends comme une sortie, mais en fait ça me sort des chansons de la plonge et du plaisir des mots, les hirondelles, les colibris, les petits en volière, et puis de l’atelier de tressage, du rotin, mes formes un peu cabossées, mais la maîtrise d’une nouvelle technique comme d’ici l’apprentissage, trois images ça, la langue l’auto et puis la vannerie. Juste un peu plus au nord.