• Crédit photo Anthropia

     

    63% des Français seraient favorables

    à la suppression des allocations familiales,

    en cas d'absentéisme scolaire injustifié et répété ?

    selon un sondeur, propriété d'un ami de Sarkozy,

    possédant un yacht mouillant parfois à Malte.

    Le Parisien publie cette question et uniquement elle.

    Dans quel contexte, la question a été diffusée, orientée ?

    Que nenni, point d'indications sur la méthodologie de ce sondage,

    sur le site du CSA (clic-clic).

     

    Non, bien sûr. On balance des sondages propagandistes,

    juste derrière une annonce présidentielle,

    la geste habituelle de ces communicateurs à la longue fourchette.

     

    PS : je le jure à 10h42, le sondage n'y était pas.

    Il y est, à 10h47, qu'apprend-on ?

    Juste que c'est un sondage téléphonique,

    avec une seule question ? mon oeil.

    Le détail des réponses par catégories, sexes, opinions, etc.

    sur 800 personnes interrogées, est un trompe-l'oeil,

    un sondage téléphonique est imprécis,

    a fortiori avec un si petit échantillonnage.

    D'ailleurs sous les tableaux détaillés, une petite astérisque précise

    "en raison de la faiblesse des effectifs,

    les résultats sont à interpréter avec prudence"

    on aurait aimé que cela figurât en gros sous le tableau général,

    et en très gros avec le titre du Parisien.

     

    Le dernier sondage IPSOS à ce sujet

    est fait exactement dans les mêmes conditions,

    téléphonique, avec aussi peu de crédibilité.

    Tous les sondeurs travaillent désormais

    sur le modèle d'Opinion Ways, pas cher, pas sûr.

    La bataille des sondages a commencé.

     

     

     

     

     

     

     

     


    votre commentaire
  • Crédit Photo Anthropia

     

    Appelons-la Catherine. Elle a 40 ans.

    Trois enfants de deux pères différents, tous partis.

    Pour les nourrir, elle travaille comme auxiliaire de vie sociale

    chez un particulier le matin et l'après-midi pour l'association Tartempion.

    Elle prend le bus à 6h45,

    commence à 7h30 pour réveiller Monsieur

    et lui préparer son petit déjeuner.

    Puis elle lui fait sa toilette, fait un grand ménage, va chercher ses courses.

    Elle lui prépare son déjeuner et l'aide à se servir.

    Il est midi trente. Elle file prendre le bus, elle attend une demi-heure.

    Elle mange dans le bus le sandwich qu'elle a préparé le matin avant de partir.

    Trois quart d'heures plus tard, elle arrive dans la ville

    où elle intervient l'après-midi.

    Un quart d'heure de marche.

    Il est 14h quand elle commence chez Mme G. pour deux heures de ménage,

    puis chez M. et Mme Y. pour deux heures de ménage.

    A 16h, elle reprend le bus.

    Après un quart d'heure de marche, quinze minutes d'attente

    et trois quart d'heure de transport, il est 17h15,

    quand elle retourne chez son monsieur du matin.

    Elle lui prépare son dîner, le prépare pour la nuit, oui je sais c'est tôt,

    l'accompagne dans son transfert du fauteuil au lit.

    L'installe confortablement devant la télé. Il est 18h15.

    Elle file chez Mme Z., qui habite dans le quartier,

    qu'elle prépare elle aussi pour la nuit.

    Il est 19h15. Elle rentre chez elle, à trois quart d'heures en bus.

    Amplitude de sa journée : 12 heures, plus les déplacements.

    A la maison, elle découvre ses trois enfants

    s'écharpant devant la télé hurlante.

    Elle a pourtant de la chance,

    la plus grande s'est occupée de leur lever,

    emmène la petite à l'école, est allée la chercher en fin de journée.

    Mais le garçon, ado de 16 ans, donne du fil à retordre.

    Il a quitté l'école en douce, s'est amusé au café toute la journée.

    Et là, en allumant le poste de TV,

    elle apprend que Sarkozy va lui couper les allocs familiales,

    parce que son fils fait l'école buissonnière.

    Pourtant avec ses 1100 euros par mois, on ne lui paie pas les intervacations,

    elle en a besoin des allocs,

    sans elles, elle ne s'en sort pas. Elle se demande comment elle va faire,

    soit elle quitte son boulot pour pister son gamin,

    et elle n'aura plus que les allocs,

    soit elle va gagner la vie de la maisonnée, et elle perdra les allocs.

    Comment doit-elle faire, Monsieur Sarkozy ?

    Payer un internat à son fils, elle n'en a pas les moyens.

    Comment peut-elle faire, hein, Monsieur Sarkozy ?

    Vos lois et règles idiotes, c'est pas bientôt fini ?

     

     

     


    votre commentaire
  • Wolf von Kries

    Ferme du Buisson

    Crédit photo Anthropia

     

     

    Régulièrement, je me dis que la solution à mes problèmes de ville,

    c'est la campagne.

    Hier, c'était un jour comme ça,

    j'ai pris le volant et me suis retrouvée dans le Cher,

    à Saint-Amand Montrond.

    Quitter son amant avec un t, pour en trouver un avec un d,

    est-ce une bonne idée ?

    Imaginez-moi, femme solitaire, attablée sous un tilleul,

    à la terrasse d'une auberge,

    une petite auberge, les auberges sont toujours petites,

    en face d'une grande abbaye, les abbayes sont toujours grandes,

    à Noirlac, pour être précis.

     

    Timide soleil, on devine le Cher pas très loin,

    et ce grain des feuillages au printemps,

    quand ils n'ont pas encore la consistance vert sombre,

    quand ils osent pousser après l'hiver à -10°.

    Parce que l'aubergiste me le confie, ici il fait froid l'hiver.

    C'est bien le problème, je ne vais à la campagne qu'aux beaux jours,

    comment saurais-je s'il fait bon vivre à Saint-Amand,

    quand la solitude froide vous accompagne ?

     

    Et puis, trouver un travail dans cette sous-préfecture,

    comment cela se passe-t-il ? J'apprends que la papeterie va fermer,

    et la gravière aussi, la cartonnerie a l'air de ronronner,

    mais pour combien de temps ?

    L'aubergiste me confie que les gens s'apprêtent à vivre au chômage,

    sans perspective de reclassement, à moins de quitter le bourg

    et d'aller à la capitale. Tiens, justement j'en viens.

     

    Alors Saint-Amand Montrond, son festival du grand Meaulne,

    son goût classique, les Chèrois ou les Chériens n'aiment pas la nouveauté,

    pas d'expo d'art contemporain dans les salles gothiques du lieu,

    métiers d'art oui, mais que du vrai, du lourd, du beau, du sculpté.

     

    Tout à coup, j'entends gratter à la porte de la chambre,

    c'est la chatte affamée qui réclame son dû,

    j'ai rêvé, d'amant point dans mon lit, ni d'Amand à ma fenêtre.

    Je m'éveille, presque bronzée de ma virée au bord du Cher.

    Ou comment passer des vacances sans quitter son flat.

     

     

     

     


    votre commentaire
  • Les formes du travail : l'engrais

    Crédit Photo Anthropia

     

    Quand les news flashent au fond d'un violent tunnel de boulot,

    quand j'ai tout de la bobo,

    qui reviendrait d'une semaine en caisson insonorisé,

    qu'est-ce que je retiens de l'infotainement ?

    Ah, oui, l'accident des Polonais, la nation endeuillée,

    ça on l'évite difficilement.

    Vaguement lu ici ou là des choses sur le chantier des retraites

    et compris que la guerre de communication avait commencé

    à grands renforts de chiffres massue.

    Cru comprendre que Danone avait dû remballer ses Actikekchoses,

    la Commission de Bruxelles lui ayant fermé le caquet

    sur les pseudo-allégations de "bon pour la santé".

    Et pour vous confier mon petit secret de beauté informationnelle,

    je le sais parce qu'au milieu de nulle part,

    je trouve encore le temps du 4 en 1 d'@rrêt sur images(clic).

    4 en 1 ?

    1 info, 1 analyse, 1 enquête sur son mode de production,

    et 1 chronique pour se détendre.

    Et ceux qui, en ayant les moyens, n'y sont pas abonnés,

    à peine 30 euros par an, avec tarifs préférentiels pour les chômeurs,

    je me demande comment ils font, dans ce maquis.

    Et j'oubliais, je n'ai rien touché pour vous dire ça,

    je remercie simplement le Capitaine et son équipe,

    parce que le monde est mieux avec que sans eux.

     

     

     

     

     

     

     


    votre commentaire
  • Vexation Island

    Rodney Graham

    1997

    Exposition du Quartier, Quimper

     

    Lundi

    La grande pharmacienne de France, vaguement coupable d’avoir fait dérembourser une nouvelle liste de médicaments, propose désormais de les mettre en ligne. Non seulement les pauvres paieront tout plein pot, mais ils perdront avec le pharmacien qui leur prodiguait conseils le seul médecin qu’ils pouvaient encore s’offrir.

    Mardi

    Ai préparé un atelier sur l’évaluation. Relu pour l’occasion , Qu’est-ce que le mérite ? Bon bouquin d’Yves Michaud. « Le paradoxe qui n’en est pas un d’une méritocratie généralisée est donc que sous des dehors de parfaite adaptation, de « bon ordre »,elle implique en réalité une évaluation permanente et des réaffectations permanentes aussi. Le « chacun à sa place » ne vaut que temporairement. »

    Et c’est bien là que le bât blesse, outre la prétention à une évaluation scientifique, quels critères, quelle scientificité de l’approche, outre qu’on confond évaluation des faits et jugement de la personne, la question « presque » technique est l’impossibilité matérielle de tenir compte des résultats de l’évaluation, parce que la notion de « bonne place » n’est pas un paramètre souple en entreprise. Ou alors elle se définit toute seule, dans le struggle for life, dans la compétition échevelée des ambitieux. Et là, le seul critère retenu, c’est le manque de morale du salarié, son caractère guerrier. Fait-on une bonne équipe avec des guerriers qui s’écharpent à longueur de temps ? Pourquoi le droit du travail nous enferme-t-il dans une telle recommandation, souvent transformée en obligation dans les conventions collectives ?

    L’inspection du travail, qui a épinglé cette semaine France Télécom en les poursuivant pénalement sur leur programme Next, ne devrait-elle pas déjà se demander en quoi le droit du travail pousse au crime ?

    Mercredi

    Lu La pluie, avant qu’elle tombe, de Jonathan Coe, qui traînait depuis un an sur ma table de chevet. Belle construction, belle tentative de compréhension de l’incompréhensible, la transgression faite aux mères rejaillira jusqu’à la centième génération. Une histoire de mauvaises mères. Comme il y en a tant.

    Jeudi

    Ai voulu jouer de ma guitare sèche. La corde « la » est partie en torche. Encore un coup de la chatte. Y en a marre.

    Me suis souvenue de la belle exposition du Quartier, à Quimper, Wake up please, en écoutant Boris Cyrulnik parler des perroquets, à propos de ces gens qui parlent le discours de l'institution, qui disent ce qu'il faut dire. Une autre histoire de perroquets.

    Vendredi

    On entend dans le même JT des considérations de géopolitique, une femme qui hurle qu’on ne lui remboursera jamais sa maison de Charente, parce que l’Etat n’a plus d’argent…. Et une victime américaine qui raconte en dix secondes, comment un prêtre pédophile glissait le soir sa main dans les pyjamas des petits, sous prétexte de vérifier s’ils portaient un slip. La langue médiatique est pourrie, elle met notre esprit dans l’obligation de gérer tout à trac des énoncés de niveau très différent, émotionnellement et intellectuellement. N’y a-t-il pas un temps pour tout ? Les énoncés de l’intime ne nécessitent-ils pas une préparation ? Quelle impression un enfant qui écoute le JT peut-il se faire de notre monde ? Ce mic-mac du monde. Il faut supprimer la télévision.

    Samedi

    Le grand vizir de l’Assemblée, alias M. Copé, s’enferre de plus en plus dans sa croisade pour la totale éradication de la burqa. A quand, l’interdiction des minarets par l’UMP ? Bien aimé l'attitude de Gildas et de Camilla Giordana, hier soir dans On n'est pas couché. J'ai zappé ensuite, parce que Bigard très peu pour moi.

    Grand beau temps sur Paris, balade et pique-nique au parc. Sentiment de renaître.


     

     

     

     

     

     


    votre commentaire