• Philippe Parreno

    Anywhere, Anywhere,

    Out of the World

    Palais de Tokyo

    crédit photo anthropia # blog

     

     

     

    Plus jamais immobiles, non jamais plus,

    ou de quelques secondes le regard sur la chose,

    l’en-corps d’envisager et le guet de par où,

     

    seules traces de l’attente, le gai/ensoleillement,

    le visage aux rayons, la lèvre/accordéon,

    par où, et puis marcher,

    vents contraires, arc-boutés

     

    même de tristesse le soir quand manque vient habiter,

    ou pas de solitude, ou pas de pas savoir,

    sans audace ou seulement de la vrille insolente,

    contre sens et ratées,

    nous irons à Florence,

    en fer et contre loups,

     

    et quand le cœur au clou

    et la frousse qui menace

    nous chuchotent, et puis, meurs,

    nous déambulerons

    en prose et larme au poing

    dans les rues de l’absence.

     


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  • Artiste inconnu (merci pour toute information)

    Musée des Arts Buissonniers

    Saint-Sever du Moustier (Aveyron)

    crédit photo anthropia # blog

     

     

    Ils étaient attablés, le continu sourire de la commissure gauche des lèves de Félix à l’étirement de celles d’Idris à sa droite, attrapée au virage la complice grimace, ils s’affairaient penchés sur le même sur le même, le grand projet du jour, ils y allaient avec force et vigueur, ils iraient jusqu’au bout, rien ne résisterait à cet appel du petit creux dans le ventre l’excitation des neurones avant que de savoir, faudrait le faire durer cet instant contenant, tous soucis et devoirs et récriminations des donzelles quelque part toute sollicitation écartés de l’espace en terrasse, il était éternel le moment du suspens, comme de deux vies l’interruption à nulle autre pareil, ça addicte, ça tressaille, ça emporte les soupirs, ça cristallise le sens, pour une seule direction quel code aura-t-on à l’issue du  mouvement, car ils frottent nos deux garnements, la gymnastique du bras du doigt et puis des yeux, leur sport à eux, les athlètes sur la piste héros des Olympiques, ça fabrique un souvenir, non davantage c’était épique, comme de la grande finale ou du sprint à la corde, sur la table le carton, le million, le million et puis deux anisettes.

     

     


     

     


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  • The Writer

    Philippe Parreno

    Vidéo

    Palais de Tokyo

    Anywhere, Anywhere Out of the World

    image captée par anthropia blog # org

     

     

     

    J’ai pour guide la lumière blanche des luminaires-torches d’un château à marcher dans la nuit de Tokyo, Philippe Parreno, et puis fondu au son.

     

    J’ai l’arbre des poutres aux mille branches d’une Shiva, Henrique Oliveira, Baitogogo, et ça instruit sur le plateau servi ce soir.

     

    J'ai l'enregistrement, grille de diodes programmées, d'un automate écrivant à la plume le What do you believe your eyes or my words de Philippe Parreno, trop long pour que je puisse le twitter, The Writer.

     

    J’ai le piano à queue à sons automatiques de Liam Gillick exposé en souvenir, cendres sur le couvercle à 45°, computer en sous-sol, musique suit tout au long des couloirs, trois pianos font photo.

     

    J’ai la vidéo des enfants qui crient en manif No more reality, gaiement comme partis sur le rêve de la vie.

     

    J'ai dans ma rétine l'Alpe majestueuse aux angles ombrés d’étincelles de Philippe Parreno, une montagne magique, en neige artificielle dans la cave de Tokyo. 

     

    J'ai le film de Marilyn de Philippe Parreno qui comme dans Mission impossible s'efface au premier regard, déjà vue grand écran alors je la conserve sur CD-Rom cacheté.

     

    J’ai capté avec ouverture maximale la fille manga, que Philippe Parreno a acheté avec Pierre Huyghe et les autres, No Ghost Just a Shell, qui sert à d’autres réalisations.

     

    J’ai l’impression bleutée du monstre marin, le céphalopode d’Alien seasons de Philippe Parreno qui surgit du scopique aquarium, ça va, ça vient et ça étonne.

     

    Je n’ai pas vu Automated Doors ni C.H.Z. (Continuously Habitable Zones), certaines subtilités que demande le tracé, suis passée à côté, ce sera prochaine fois.

     

    J’ai sur mon iphone le plafond du dôme où gravé « asymptote du monde » juste au-dessus du plancher de diamant, sur le fond de scène le mur noir en contraste, et à bas bruits les pas de Merce Cunningham. How can we know the dancer from the dance ?

     

    J’ai dans ce 21st Century Portrait avec Douglas Gordon les dix-sept écrans du match de Zidane et verso font trente-quatre, où promenée dans le foot et joué.


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  • Anish Kappur

    Monumenta

    Grand Palais

    crédit photo anthropia # blog

     

    En haut de la page l'anneau vous apparaît il vous emmène faire un tour un ravissement de nuptialité pas il se dresse en planche-contact la nage à plat vous la faites avec lui sur vous cette accroche à la sphère aréolée la première photo la chair grège le globe au satellite érectile est-ce de Titan la pointe le photographe maîtrise les fins fonds dès le premier cadre vous êtes à Cap Canaveral ou sur la sonde Cassini-Huygens l'atterrisseur et l'orbiteur à jamais associés ou plus exactement face à l’écran et vous contemplez Saturne le grand ballon gonflé d’hydrogène et d’hélium l’oblate sphéroïde comptez jusqu’à six à partir du soleil cette soirée sur le Causse où tu vois par-dessus les collines par-delà les forêts au profilé de l'ombre sur bleu le dernier signe de lune ce quartier pour finir dans la nuit et par l'étrange lucarne à ton œil emboîtée tu distingues enthousiaste le cri pas retenu je vois l'anneau je vois l'anneau le blues du blues qui danse et frissonne autour de l'astre jadis étoile dans le doigt pointé de ton ancêtre il te faisait rêver un mot pour tourner qui mettait en mouvement l'ourse et puis la polaire ce que le poète ignorait il n'est qu'une planète au jonc serti de glace et de poussière mais rêve en vous toujours le mythe irrésistible en matière de prose qui mène à Cérigo les bandes parallèles ça monde ça multiplie le pixel est un système qui vous comble on veut lire on veut profond on veut le savoir éternel dans le tâtonnement du savant et il tâte le servant le provocateur il s'aventure au-delà du paisible il titille il subodore il hypothèse il transgresse ne respecte rien corrompt les mathématiques jamais là où il faut il enchâsse les théories il malaxe les terres lointaines abolit la divinité de ses certitudes provisoires le tout qu’il sait jusqu'à la prochaine fois et les sphères d'accourir demi-cercles en dunes l'intersection se fait noire puis d'un ovale à la peau granuleuse on part vers le trait l'arc éclairé de sa surface polie et le public applaudit, oui, oui, la forme est grise comme une ogive et le bleu et l’orange et ce choc d’une comète, comment croit le témoin à la loupe compte-fil est-ce une réalité ce point imaginaire qui vise loin pour la cible est-ce recomposé pour une fiction le big data zéro un zéro un quel est l'appareil quel est le flash quelle est l’installation la numérique surface est-elle une chimère mais vous vous en moquez vous partie en voyage et vous y croyez à ce que vous voyez sur la toile éphémère les cascades en dia et ça défile et ça descend vous là fascinée par un passage à plein vous déracinée et file à plage 2 et puis 3 et puis 4 et si s'arrête un jour comment lui sans la table le fond est aux confins qu'on n'aperçoit pas qu'on devine qu’un neutre ne saurait pratiquer on croit que sans limite mais ça bute très vite qu'une gaze la fusée elle fait vrille et s’affaisse en fumée et dit qu’elle parcourt le million cinq cent mille kilomètres mais elle alunit une escale son passager repart en orbite c'est si loin l’apparence ça trompe et ne convainc alors cette fois une interpellation décidé il est sommé dès demain le grand angle les lentilles les optiques raisonnées le protocole live pour des orages à longue durée ou vortex de sang réplique à trois pétales un direct la télé-réalité du net-plan la cristallisation pas en série de shooting la mitraillette non le déroulé du film et les sons aussi micro tendu dans l’opération plus de filtre plus de calque pas de recadrage non plus au lasso peut-être mais pas le leurre d’un stylo qui pique bouts de couleur et copie-colle renonce à l’effet au ton automatique au contraste un guerrier qui accourt pointe et livre sans ambages sans peur le bât ne blesse et comment ça ferait l’imagines étincelles dans les yeux les bouches rouges approchées de l’oculaire l’oculaire en retour le chant des bulles comme des mots éphémères imprimés sur neurones des cycles à heures fixes le compteur à rebours et puis l’écho du scientifique qui erre qui dirait aparté les doutes et les secrets et puis retour zoom sensations plus poussées essais-erreurs tentatives parfois la mise au point mais en transparence il dirait je fais un effort pour être au plus près et le comptage des vingt-neuf années en révolution un rythme lent on s’habitue pas comme lassitude mais comme ancrage on retourne au support et ça appartient la confiance dans la mire ça étincelle ça surprend ça miroite l’accoutumance à peau les cratères les reliefs un long travelling et ce brun qui flirte avec une tache au sol un gros plan l’opiniâtreté du bleuté on se demande d’où viennent les veines du corps de cette galaxie les reflets des lasers une caméra et sa poursuite en faut-il des lumières pour éclairer les aspérités ou attend-on l’heure du soleil pour démasquer le vrai le tremblement dans la pupille la marque blanche dans celle que contemple sans médiation sans ambition autre que le voir l’être pur la configuration d’un hasard créé il y a longtemps pas un en voie de mort qui brille aux derniers feux un qui perdure et fier s’impose dans les siècles une légende et comment ça ferait si jamais plus l’explorateur ne mettait au mystère ce qui compte ne scellait ses ressorts de sa mécanique le moteur de sa géographie les hauteurs de sa sédimentation les strates élémentaires de sa scintigraphie aux rayons les organes et leurs petits tourments reconstruction du spectre son histoire et ses cyclones Saturne je te vois et toi me vois-tu suis-je pour toi comme toi pour moi le plus extrême de l’extrême le plus ancien de l’ancien le plus étrange de l’étrange sommes-nous l’un à l’autre la fin et l’origine la quadrature du cercle les quatre saisons en enfer la symphonie des mondes échappés mais que projette le texte des fors intérieurs l’irruption d’un volcan une lave en effusion qui trace les lignes de fuite que glèbe sur la terre et là-haut quoi dans ces masses y sent-on le froid ou le chaud et à quelle source se désaltère-t-on quand il n’y a pas d’eau te souviens-tu dans ces marches au désert des oasis qu’on n’atteint l’apnée guette le manque de souffle quand au pied du mont tu pries un psaume un prophète la syntaxe de l’espérance n’espère pas la phrase trébuche à trop aller recule-toi fais un pas aborde le rivage ce phare n’est pas pour toi tu n’en es ni l’arpenteur ni le calculateur un passant peut-être et si le grand nuage n’est que mirage qu’impermanence et invention alors bug sur la page code 404 message d'erreur.

     

    Merci aux sites qui ont inspiré ce texte :

    http://www.flickr.com/photos/ugordan/

    http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3738

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Saturne_%28plan%C3%A8te%29

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_P%C3%A8lerinage_%C3%A0_l%27%C3%AEle_de_Cyth%C3%A8re

     





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  • crédit photo anthropia # blog

     

    Dès l’Ouverture, il me réjouissait Rossini dans cette haute enfance, Guillaume Tell, disque entendu sur le tourne-disques de mon père, pas un Teppaz, plutôt un Pathé-Marconi,   La voix de son maître, relue des dizaines de fois cette « réclame » tentant de la comprendre en lien avec sa tête de chien, métaphore à double ou triple détente que je tentais de réduire avec mes pauvres moyens, sonnait comme le « papa a toujours raison » que notre père nous lançait d’un ton moqueur, c’était une époque où les papas n’avaient qu’à se baisser pour cueillir nos louanges, nos croyances, le meuble en faux bois enfin je crois, genre teck en était-ce, avec plateau permettant de mettre en attente plusieurs disques, bien pensé l’outil, revu ça dans le juke-box du café face à la gare de Montbéliard où on se retrouvait avec les copains de lycée, toujours est-il que dans l’enfance c’était du classique qu’on écoutait et du jazz aussi, était-ce le premier dans mon souvenir, ce disque de Deutsche Grammophon, la joyeuse cavalcade, on y entend les chevaux, les hommes échevelés, leurs carquois et flèches dans le dos, ça emmène, ça évoque la Suisse, et la Suisse m’appartenait, Guillaume Tell me disait la bravoure, l’irrévérence à l’égard des puissants aussi, l’épisode à risque bien sûr, le cliché, l’arbalète, la pomme, le garçon, mais Wilhelm triomphait, la libération, les cantons, comme si grand-père y avait participé il racontait et ça ne faisait pas mythe, plus vrai par les mots de la géographie qu’il maîtrisait, le canton de Uri, ça riait dans les mots, [ou} et [ri], avec cet accent qui suspendait le i en l’air comme dans les Alpes avant l’écho, et puis son intonation quand il parlait de Brunnen ou de Reuti (il prononçait [roy] en roulant les r), l’émotion des noms de pays comme en leur creux même, il y a bien sûr dans cette Ouverture la phrase musicale douce qui venait alterner avec les bruits de bottes et de sabots, comme ça qu’on se construit dans le monde des hommes quand on est une fille, la petite phrase douce, oui celle-là, on l’aime pour le cœur des hommes, le Heimweh (l'âme, ô weh), on entend là quelque chose d’un autre genre, ou une faille qui nous accepte, mais dans les soirées l’ambiance était toute autre chez grand-père, on ne s’arrêtait pas aux larmes, toujours on repartait en rythme, et pourquoi je parle de ça, parce que ce matin les mots d’un homme dans le livre jamais lu avant, et que j’ai peur de lire après la phrase « Leur expliquer que Francfort, précisément, représentait pour lui un incident ancien, très pénible  », les mots d’un écrivain qui ne passent pas.


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