• Crédit photo Anthropia

     

    Les discours saumâtres d’une extrême-droite non républicaine, et d’une droite sarkozyste qui lui emboite le pas, remettent en question une des valeurs fondamentales françaises, le droit du sol, l’accueil de l’étranger. C’est d’ailleurs une valeur anthropologique, le sens de l’hospitalité est le degré zéro d’une civilisation : qui a voyagé à l’étranger dans les pays dits en voie de développement, sait que la maison est toujours ouverte à l’étranger.

    A quoi servent ces valeurs, Liberté, Egalité, Fraternité ? Elles ont remplacé la personne du Roi, elles ont permis de cimenter notre nation, de renforcer notre conscience collective, de construire le surmoi du peuple français. En cela, elles incarnent la Loi au-dessus de toutes les lois, ce qui permet qu’un Nous existe, au-dessus des intérêts individualistes, ces petits « moi » qui ne cherchent qu’à satisfaire leurs besoins égoïstes. En France, nous avons mis la valeur Fraternité aux frontons de nos mairies, pour donner du sens au mot Peuple, ce qui nous constitue, nous, tous ensemble.

    Jusqu’à ce que certains cassent ce discours unitaire. Rocard, que Mitterrand traitait d’inculte, a ouvert une brèche quand il a dit : « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». Cette phrase, même si elle a été tronquée, s’appuyait sur la force de la généralisation pour détruire une de nos plus belles valeurs générales. Syllogisme barbare, tous les étrangers sont misérables, or la misère est source de délinquance et de dangerosité, donc les étrangers sont délinquants et dangereux.

    Pas de valeur ajoutée, pas d’échange avec les étrangers ? Qui voit fonctionner l’économie française au quotidien sait ce que nous devons aux étrangers dans notre balance commerciale, dans le tourisme, dans le luxe, dans les usines ou les centrales nucléaires, auprès de nos grand-mères et au fond de nos cuisines, les étrangers veillent et nous apportent leur force de travail, leur générosité, leur aide et leur attention.

    Après Rocard, il y eut Pasqua, Clément, Hortefeux, Besson, et maintenant Guéant pour nous enfumer avec de nouveaux syllogismes ; ceux sur l’identité nationale qu’ils n’ont pas su définir et pour cause, puisque le ciment, c’était la fraternité (mot interdit de la sémantique sarkozyste). L’an dernier, on a conspué les Roms, et maintenant les musulmans.  : «Tous les arabes sont musulmans, tous les musulmans sont islamistes, or les islamistes sont terroristes, donc les arabes sont dangereux ».

    Face à nos valeurs collectives, la généralisation hâtive vient diviser, empêcher le mélange national (ni intégration, ni insertion, non, ce qui fait que tout à coup des gens venus d’ailleurs se sentent français, une sorte d'opération invisible). Les assertions mesquines tentent de casser ce modèle, d'arracher le ciel de lit de notre douceur angevine.

    La généralisation est le raisonnement des faibles, des incultes et des barbares, qui ne savent pas ou n’osent pas s’intéresser à la complexité, qui n’ont pas le courage de se remonter les manches pour trouver des solutions. Elle est aussi la stratégie en trompe-l’œil de ceux qui veulent détourner nos regards de ce qu’ils mettent en place, des mesures mettant à genoux les Français, des lois scélérates, des règlements destructeurs de nos modèles de redistribution.

    Les résultats des cantonales ont montré que les Français ne se laissent pas avoir. 2012 sera l’année du grand débat, celui du Bien public. Sus à la destruction de nos valeurs et pour cela débarrassons-nous de ces gouvernants que n’intéresse pas le bien public.

     

     



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  • Dessin de Bengal

    CFSL

    Publié sur Médiapart

     

    Les artistes contemporains de chaque époque tentent de trouver l'oeuvre qui révélera aux yeux de tous la portée d'un événement ou la force d'une tragédie. Si vous êtes abonnés d'@si, allez voir l'excellent papier d'Alain Korkos sur les images japonaises illustrant les événements du XVIème à nos jours, Godzilla venant illustrer les conséquences d'Hiroshima et de Nagasaki. Allez voir aussi l'Actualité des icônes, le carnet de recherche visuelle (ici). Et ne vous trompez pas d'image, la Grande vague de Kanagawa d'Hokusai n'est pas celle d'un tsunami.

    Comment nos artistes actuels trouveront-ils le moyen de dire la complexité de ce qui vient de se produire au Japon, le tremblement de terre, le tsunami, deux catastrophes naturelles, augmentées d'une catastrophe nucléaire, celle-ci liée à une technologie humaine, mal maîtrisée, ou plus exactement d'un mauvais choix technologique.

    Faut-il attendre d'avoir suffisamment de recul sur tout ça, pour pouvoir en sortir l'exacte métaphore ? Probablement. Surtout quand la radio-activité n'est visible que dans ses effets sur l'adn, sur les mutations génétiques qui apparaissent ensuite dans les petits d'hommes, c'est-à-dire sur plusieurs générations. Mais il me semble qu'ici l'attente doit permettre de parler de cette étrange cécité, insensibilité des politiques, qui décident, quelques années après la découverte des affres de l'atome militaire, de remettre ça en développant, via une pseudo-maîtrise des centrales, sa technologie civile, comme si la laïcisation de l'atome, son utilisation pour des objectifs pacifiques, l'énergie à des fins économiques, le rendait inoffensif. Quel raisonnement passe-passe a-t-on utilisé pour que de telles décisions passent auprès des populations, telles une lettre à la poste. On le sait pour la France, aucun débat n'a eu lieu, on a décidé tout ça en pleine période d'affaiblissement de Pompidou, avant sa mort, se cachant derrière lui pour prendre des mesures liberticides et risquées. On ne dira jamais assez que l'industrie nucléaire génère un modèle d'organisation sécuritaire, des stockages dangereux pour plusieurs milliers d'année, mettant ainsi les populations et leur descendance en situation d'infantilisation, sans même qu'elles puissent voir le mal dont elles peuvent être atteintes, l'invisibilité de la radio-activité et la faible détectabilité de son risque (sans appareil de mesure), étant inversement proportionnelle à sa dangerosité

    Ce qui m'interroge ici est le rôle de l'art dans la métabolisation d'une tragédie dans l'imaginaire humain. Parfois anticipateur, l'art donne acte le plus souvent d'événements ayant eu lieu, une sorte de fonction memnique, pour passer à autre chose, classer l'actualité dans le grand livre des images, un peu comme les enfants, qui, chaque soir avant de dormir, se représentent tous les faits de la journée pour les compresser, une sorte de sauvegarde travaillée du point de vue imaginaire et symbolique.

    Pour en faire du "bon", de l'"assimilable", une sorte d'aide civisationnelle, digérer l'impensable en lui donnant forme, même monstrueuse, en tous cas mythique.

    Je ne voudrais pas que l'art tente de penser l'inadmissible, tente de l'atténuer par sa représentation symbolique. J'aimerais que l'oeuvre qui prendra valeur mythique de ce qui vient de se passer rende la chose tellement indépassable qu'elle force tous les politiques du monde à renoncer, à admettre qu'ici, comme en matière de capitalisme destructeur d'humain, on s'est trompé.

    Qu'on ne peut plus construire de centrale, qu'on doit sortir du nucléaire, en prenant le temps qu'il faudra, mais qu'on décide que ces inventions mènent l'homme à sa perte et que solennellement, l'humanité mondiale choisisse une autre voie.

     

     


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  • Djamel Kokene

    Nous

    Galerie Anne de Villepoix

    Crédit photo Anthropia

     

    Hé, peuple, as-tu de la mémoire ? Tu ne vas pas remettre une louche d'extrême-droite, pour conjurer nos angoisses de mondialisation, nos soucis de fin de mois et nos peurs d'invasion.

    Si l'oeuf a la valeur d'un boeuf, ce n'est pas la faute du type au coin de la rue qui ramasse tes poubelles ou qui fait fonctionner l'économie du luxe, de l'alimentation, des loisirs, de l'aide à domicile, et sans qui nos grand-mères mourraient plus vite. Si l'oeuf a la valeur d'un boeuf, c'est que nos gouvernants n'ont pas commencé le boulot, parce qu'ils n'en ont pas les compétences, n'ont pas de vision de l'avenir, bref ne sont pas assez malins pour nous aider à nous en sortir.

    S'ils désignent des boucs-émissaires comme exutoires à nos craintes, si tous ces politiques te foutent la trouille et te montrent du doigt l'étranger comme responsable de tout, c'est parce qu'ils n'ont aucune imagination, c'est juste pour obtenir ton vote dans l'urne.

    Alors pas de panique, le peuple, rassure-toi. Tu as besoin de ton vote pour choisir des gens sérieux qui vont faire une politique intelligente, trouver de nouveaux moyens de développer l'économie, maintenir un service public nécessaire aux fonctions collectives, et mettre un peu de fun dans ce pays.

    Keep cool, man, keep cool.

     

     


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  • karolina Kazmierska

    Sans titre 2008

    Crédit photo Anthropia

     

    Le jeu de bonneteau de notre président,

    qui fait du neuf avec du vieux,

    alterne képi blanc et blanc képi,

    pourrait étonner à première vue.

    S'agit-il de moraliser la situation ?

    En doublant le taux de condamnés du gouvernement ?

    Non, le manipulateur prépare les élections,

    en neutralisant les possibles rivaux de droite.

    Encore un coup du grand prestidigitateur,

    le dernier tour avant la fin.

     

     

     

     

    et


     


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  • Ousmane Sow

    Atlan 2

     

    Lu ce soir dans Le Nouvel Obs, ce début de phrase de MAM :

    "D'après l'étude que j'ai commanditée sur 'le ressenti de l'homme arabe'"...

    Qui aurait envie d'en lire davantage.

    Cette femme s'enferre chaque jour.

    Cela me rappelle furieusement le discours de Dakar de son patron.

    Lui a-t-on dit que ça a des relents de racisme et d'arrogance ?

    Voyons, voyons, comment pense donc le petit peuple,

    que je n'aie rien vu venir, rien compris, faites-moi une étude,

    "l'homme arabe pour les nulles", sa psyché, son vécu, son inconscient.

    Mais, assez, ça suffit, qu'elle démissionne.

     

     


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