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    Hommage à André Gorz à la suite de sa disparition volontaire avec D. sur France Culture

     

    Lire aussi ma critique de Lettre à D. dans critique littéraire ci-contre

     

    J'ajoute à cet hommage un mail reçu ce jour :

    "Le philosophe André Gorz et sa femme Dorine se sont suicidés ensemble dans leur maison de Vosnon, dans l'Aube, Lui avait 84 ans, elle 83 ans, et souffrait d'une maladie évolutive extrêmement douloureuse." (Le Monde, 26 septembre 2007)> Le 24 septembre 2007, dans leur maison de Vosnon, près de Troyes, dans l'Aube (France), le philosophe, sociologue et journaliste André Gorz et son épouse Dorine se sont donc donnés la mort ensemble. Pour ainsi dire, comme prévu. On se souvient que l'année dernière, dans son dernier livre, Lettre à D. Histoire d'un amour, magnifique déclaration d'amour à sa femme et compagne de toute sa vie depuis plus d'un demin siècle, André Gorz avait écrit : "Nous aimerions chacun ne pas survivre à la mort de l'autre." Ce destin personnel, digne de l'antique sagesse des stoïciens, me fait immédiatement penser à l'exemple du célèbre écologiste américain Garrett Hardin (1915-2003) qui s'est également suicidé en compagnie de sa femme, souffrant aussi (comme Dorine Gorz) d'une grave malade.> D'origine autrichienne (émigré en Suisse de 1939 à 1953; diplômé en 1945 de l'Ecole d'ingénieurs de l'Université de Lausanne), ami d'Herbert Marcuse (qui l'initia personnellement aux écrits de l'Ecole de Francfort), ancien compagnon de Jean-Paul Sartre aux Temps Modernes, développant une interprétation existentialiste du marxisme avant de faire définitivement ses Adieux au prolétariat (1980), dans la logique de sa conversion, sous l'influence d'Ivan Illich notamment, à une critique du productivisme de la société industrielle, André Gorz a marqué, depuis les années 1970, l'histoire de l'écologie politique et de ce qu'il appela lui-même "la nébuleuse écologique". Son ami du Nouvel Observateur Alain Hervé, fondateur de la section française des Amis de la Terre, lui avait offert dès 1973 une tribune dans le mensuel écologiste Le Sauvage qu'il animait à la suite du succès du numéro spécial de 1972, "La dernière chance de la Terre", du Nouvel Observateur. Gorz (c'était déjà un nouveau nom - il s'appelait Gerard Horst) prend alors un nom de plume écologiste : Michel Bosquet. C'est sous ce nom de Bosquet qu'il politise la pensée écologique radicale en train de naître en Europe, alors que l'environnementalisme américain domine la scène publique internationale. Avec son livre Ecologie et politique (1975, 1978; traduit en anglais en 1980 sous le titre Ecology as Politics), véritable petit traité d'écologie politique à l'usage des nouvelles générations, André Gorz/Michel Bosquet devient - avec Ivan Illich (1926-2002) dont il épousait les thèses anti-productivistes sur "l'inversion des institutions" - une figure de proue dans l'essor du mouvement écologiste radicale en Europe. Avec Illich, André Gorz était l'un des rares grands intellectuels critiques de la seconde moitié du XXe siècle a avoir dépassé l'optimisme historique de la modernité occidentale. Significativement, il avait aussi reconnu, avant bien d'autres, la dissidence du grand économiste américain Nicholas Georgescu-Roegen (1906-1995), d'origine roumaine, qui avait mis en lumière "les mythes" de la science économique moderne, aussi bien marxiste que libérale, vis-à-vis de l'énergie et de la matière. L'avenir de la croissance économique n'était plus dans la croissance, même "durable", mais dans la décroissance de la civilisation industrielle et de l'idéologie de l'abondance de la "société de consommation". Georgescu-Roegen, Illich, Gorz sont désormais reconnus comme les pères fondateurs de la mouvance radicale de "l'après-développement" et de "la décroissance".> Jacques Grinevald (IUED, Genève)

     

     

     


     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    Moi c'est fait, et vous, vous êtes abonnés au nouveau site d'Arrêt sur Images en ligne ?

     

    Non ? Alors allez-y.

     

     


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    La question humaine

    Nicolas Klotz

    avec Mathieu Amalric

    (droits réservés)

     

     

     

     

     

     


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    Vous voulez toujours qu'ASI dépoussière la télé, enlève la couche opaque des silences, des non-dits, des truquages ?

     

    Et bien, à vous de jouer.

     

    Abonnez-vous. Moi c'est fait. J'ai vérifié que s'il y avait une émission dont j'ai besoin pour vivre plus intelligente, c'est vraiment celle-là.

     

    Le site provisoire est lancé. Il est ICI.

     

    Et si nous sommes nombreux à soutenir le projet, le site officiel sortira en Janvier 2008.

     

    Alors, à vous de jouer.

     

     

     


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    Il me semble que cette information mériterait d'être reprise plus largement :

     

    L'adresse IP est une donnée à caractère personnel pour l'ensemble des CNIL européennes

    02/08/2007 - En bref

    La CNIL s'inquiète de deux décisions de la Cour d'appel de Paris considérant que l'adresse IP n'est pas une donnée à caractère personnel. Elle demande que soit examinée la possibilité d'intenter un pourvoi en cassation dans l'intérêt de la loi à l'encontre de ces deux arrêts.

    Dans deux arrêts récents relatifs à des actes de contrefaçon commis à l'aide de logiciels permettant la mise à disposition de fichiers musicaux sur internet la cour d'appel de Paris a considéré que les adresses IP collectées à l'occasion de la recherche et de la constatation des actes de contrefaçon sur internet ne permettent pas d'identifier, même indirectement, des personnes physiques et que, dès lors, elles ne constituent pas des données à caractère personnel..

    Cette analyse remet profondément en cause la notion de donnée à caractère personnel qui est très large. En effet, l'article 2 de la loi du 6 janvier 1978 modifiée en 2004 qui la définit, vise toute information relative à une personne physique qui peut être identifiée, directement ou indirectement, par référence à un numéro d'identification ou à des éléments qui lui sont propres. Ce qui est le cas d'un numéro de plaque d'immatriculation de véhicule, d'un numéro de téléphone ou d'une adresse IP.

    L'ensemble des autorités de protection des données des Etats membres de l'Union européenne a d'ailleurs récemment rappelé, dans un avis du 20 juin 2007 relatif au concept de données à caractère personnel, que l'adresse IP attribuée à un internaute lors des ses communications constituait une donnée à caractère personnel.

    La Commission européenne elle-même a rappelé l'utilité de ces travaux pour une meilleure mise en application de la directive sur la protection des données : « Le groupe de travail des autorités européennes de protection des données a déjà mené des travaux utiles en cherchant à obtenir une mise en oeuvre uniforme au niveau national de certaines dispositions clés, telles que le concept de données à caractère personnel.»

    En outre, la Cour de justice des Communautés européennes est actuellement saisie d'une affaire relative aux conditions dans lesquelles le rapprochement entre une adresse IP et l'identité des internautes peut s'effectuer et il pourrait être opportun, dans ce contexte, de lui adresser une question préjudicielle concernant la nature des adresses IP.

    Enfin, la CNIL s'inquiète des répercussions qu'une telle jurisprudence pourrait avoir sur la protection de la vie privée et des libertés individuelles sur internet, de plus en plus largement utilisé par tous, dans notre société

    En conséquence, la Commission a demandé au garde des sceaux de bien vouloir examiner la possibilité d'intenter un pourvoi dans l'intérêt de la loi contre ces deux arrêts.

     

     

     

     



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