• Cliché Anthropia

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  • Cliché Anthropia

     

    Ce qui commençait comme un cauchemar, mon portable en panne, est devenu un happening d'art contemporain. Mon ordinateur, déshabillé, j'ai découvert la poétique informatique, le ventilateur qui fait réfléchir, l'architecture des circuits imprimés qui interroge sur le sens de la vie.

     

    J'ai aussi pensé à ces doigts tendus toute la journée pour ficher le cuivre, l'argent, l'aluminium dans ces plaques vertes, gouttes d'acide qui entament la matière, acharnement du travail sur la fatigue des femmes et des hommes penchés sur lui.


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    L'agent

    Je suis agent immobilier. Récemment j'ai rentré une belle maison ancienne, style maison de maître, une vraie gentilhommière, un beau terrain autour, un parc arboré de plusieurs ha, tout en longueur, non je ne suis pas mécontent du tout, la saison a été bonne. Celle-là devrait partir à 4 millions d'euros. Cela a été bouclé en même pas une demi-heure, non, vraiment, c'est une bonne saison. Je vais passer de bonnes vacances.

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p><o:p></o:p> 

    L'acquéreur

    Je viens de signer le compromis de vente pour notre nouvelle maison. Magnifique. Avec le quatrième qui va naître, on avait besoin de beaucoup d'espace, chambres d'enfants, chambre pour la fille au pair, salles de jeux, deux grands salons de réception, et puis le parc est spacieux, les grands pourront se défouler au lieu de toujours tourner autour de leur mère, qui n'en peut plus.

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    Ce qui m'inquiète, c'est ce droit de passage, j'ai demandé que l'agent l'inscrive bien en condition suspensive au bas du compromis, je ne voudrais pas acheter une maison et un terrain coupé au beau milieu du jardin par un droit de passage ouvert aux voisins de droite.

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    Les voisins

    Nous, les G., on vient de déménager. Avant on était dans la cité la plus délabrée de la ville, maintenant on est au vert, c'est beau ici, et puis on est dans un quartier rupin, tout ce qu'il y a de chic. La villa à côté, un petit paradis, on la voit depuis les fenêtres de notre immeuble tout neuf. D'ailleurs, on passe devant quand on traverse le petit parc pour rejoindre la départementale, c'est la route qui mène au Supermarché. C'est plus court que par l'autre chemin.

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    Le notaire

    Allo Monsieur, oui, je vous ai envoyé votre projet d'acte, vous l'avez reçu ? Non ? Ah si. Et bien tout est en ordre pour signer maintenant. Le droit de passage ? Quel droit de passage ? Non, attendez, je regarde les plans du cadastre, je n'ai aucune servitude, non, au milieu du jardin, non, je ne vois rien, non vraiment. Ah, c'est un usage ? Mais il n'est indiqué nulle part. Et vous dites que vous l'aviez fait mentionner sur le compromis ? Non, cela n'y est pas, non vraiment. Je vais voir, il faut que je reprenne le dossier.

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    L'assistante sociale

    Les G., ce n'était plus possible, on avait la cité sur le dos sans arrêt, les gens ne les supportaient plus. Des cas sociaux, des marginaux, ces gens. On avait bien mis des éducateurs de l'ASE pour les fratries, en AEMO administrative, mais cela ne suffisait plus. On voulait prendre des mesures de tutelles aux prestations familiales, mais ils nous ont menacés de mesures de rétorsion. C'est qu'ils sont dangereux, les G., le frère passe actuellement en procès, c'est un serial killer, il a tué de pauvres filles et puis ses ex-femmes n'en peuvent plus, tortures, viol, les belles-filles aussi, c'est terrible. Toute la famille, ce n'est qu'incestes, violences, alcoolisme.

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    Le responsable des HLM

    Il fallait les recaser quelque part, vous comprenez, on ne pouvait pas les laisser dans nos immeubles de <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName ProductID="la Butte Noire" w:st="on"><st1:PersonName ProductID="la Butte" w:st="on">la Butte</st1:PersonName> Noire</st1:PersonName>, les voisins n'en pouvaient plus, on n'a trouvé que cette solution, leur faire construire un petit programme économique de trois appartements, juste pour eux, les deux frères et les concubines, la sœur et son mari, leurs enfants. Au moins, là, leurs cris n'effraient personne. Solution coûteuse ? Vous dites, une prime à la délinquance ? Mais monsieur, ils paient leur loyer, c'était bien ça le problème, on ne pouvait pas les virer, juste les reloger.

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    Le journaliste (off)

    La famille G. n'est apparemment pas une famille facile. Elle habite depuis quelques mois un petit immeuble à la limite de la forêt. Les HLM ont trouvé cette solution de relogement pour cette famille notoirement asociale. La maison voisine qui devait être vendue ces jours-ci vient d'être remise en vente. Les acquéreurs virtuels qui devaient signer y ont renoncé, ils craignent, disent-ils, pour leurs enfants. Il y a un droit de passage utilisé par les G. qui passe devant la maison, les acquéreurs voulaient que le chemin longe leur propriété, mais les G. sont allés hurler à l'office des HLM, ils ont même appelé l'agence, ils ont dit que cela rallongeait d'une dizaine de minutes leur itinéraire, qu'il n'en était pas question, alors les acquéreurs ont renoncé. On pense qu'il y a eu des menaces. Interrogé à ce sujet, le notaire a allégué le secret professionnel.



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  • Daniel Schneidermann s'interroge, après l'offre de Ségolène Royal, sur le bien-fondé ou pas d'une émission de type Arrêt sur Images produite par la Région Poitou-Charente où officie comme Présidente du Conseil Régional la récente candidate aux Présidentielles. Une telle solution est-elle possible ?

    Dans les missions des régions, une des premières compétences exercées est celle de la formation continue.

    Donc il ne serait effectivement pas aberrant qu'une région décide qu'au lieu de financer un énième Festival, elle s'oriente vers une émission éducative de critique des médias, ce qui est de salubrité publique par les temps qui courent, et peut constituer, outre un joli coup de pub, une niche de développement économique.

    Quelques petites questions peuvent cependant se poser :
    - L'audience nationale d'une telle émission est-elle en conformité avec la compétence locale d'une Région ? Oui, puisqu'un des atouts de ce type d'opération, et dans ce cas d'une telle émission, serait justement de valoriser la Région au-delà des frontières locales, au plan national et international.
    - A-t-on raison de dire qu'il s'agit d'une TV Ségo ? Non, car dans ce cas, Ségolène Royal agirait au titre de Présidente du Conseil Régional, sa décision serait soumise à l'assemblée plénière du Conseil Régional, après analyse du projet par une Commission Culture et une Commission Budget, chargées d'en faire le cahier des charges, de préparer la décision, d'analyser le mode de financement et d'en penser l'évaluation.
    - Ce type de projet peut-il avoir un caractère "permanent" ? C'est là que le débat peut être soulevé. Ce n'est pas à proprement parler un "événement culturel", puisqu'il s'agit d'une mission continue de formation à l'analyse des médias. Dans ce cas, il faudrait penser subvention pluri-annuelle sur une délégation d'un service public, dans lequel sans doute pourrait venir se greffer plusieurs objectifs liés à la vocation "éducative" du média.
    - Et si c'est une subvention, s'agit-il de financer l'émission programmée par une TV privée, publique ? Ou bien de financer une structure ? Installée dans la Région ou si elle s'installe sur le périmètre régional, trop récente pour être subventionnée ?

    Bref, c'est un beau cas d'école. Mais qui franchement peut être résolu, pour peu que les politiques locaux se mettent d'accord.

     

    Ensuite, la question de l'indépendance, c'est la question de l'indépendance, comme Daniel Schneidermann le dit, de n'importe quel budget subventionné par un service public. Le tout étant d'avoir un cahier des charges, des missions claires, des règles du jeu d'évaluation tout aussi claires, avant de démarrer et non après.

     

    Notamment pour ce qui concerne les augmentations budgétaires, les modifications de formules d'émission, les nouveaux décors, etc., car si ce n'est pas pensé en amont, cela ne sera pas fait chaque année.

     

    Car dans les arguments des adversaires de l'émission ASI, ce qui frappe c'est que les responsables disent que l'émission n'avait pas évolué depuis 12 ans. Mais à qui la faute ? Si les dirigeants des chaînes n'ont pas innové et fait évoluer la formule ?


     


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