• Amer

    Crédit photo anthropia # blog

     

     

    Cristal miroir, de mes amis sur le chemin |

     

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    « Nul ne peut écrire s'il n'a le cœur pur, s'il n'est pas assez dépris de soi », dit-elle dans sa lettre à Semprun. Claude-Edmonde Magny.

    « Il n'est pas nécessaire que tu sortes de ta maison. Reste à ta table et écoute. N'écoute même pas, attends seulement. N'attends même pas, sois absolument silencieux et seul. Le monde viendra s'offrir à toi pour que tu le démasques, il ne peut faire autrement, [] ». Franz Kafka.

     

     

    Symphonie n°9 en mi mineur « du Nouveau Monde », B. 178 (op.95, 1893) |

     

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    Antonin Dvorak, Symphonie n° 9 en mi mineur « du Nouveau Monde », B. 178 (op. 95, 1893) 

    Deuxième mouvement. Ça commence par des mots, très graves, presque comme des accords, plaqués, qui montent peu à peu, une grâce s’élève, un écho, quelque chose comme un chant au loin, un hautbois sans doute, une petite phrase bouleversante, qui étonne par sa légèreté, sa finesse, puis les cordes arrivent, on sait que la musique va s’étoffer, on entend le frou-frou de taffetas, elle dit, on pourrait avoir droit nous aussi, il se serre, oui, puis le récit commence, les trompettes, les cordes justement qui reviennent, elles vous accompagnent, on aura un fils, dit-elle, il s’appellera David, lui répond, voilà, comme ça, la grande vie, la vraie vie, la petite vie, il avait dit, pardon et j’avais dit pardon, et toujours, viens manger, je vais te nourrir, il m’avait nourri, je suis là, dit la voix, je t’accompagnerai.

    (fin de la 2nde partie –casse-auto #3 en cours de construction)

     

     

     



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  • amarais

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    Toute la difficulté est d'intégrer tous ces bouts de récits dans le grand chapter "Ehad". Ce sera une longue phrase, 60 pages, une stance, elle étirera le texte jusqu'en son confins, le dernier mot, le dernier constat, un jet, très court. Je devrai sans doute retourner en arrière pour glisser ici ou là quelques petits cailloux faire tourner la page, on s'arrête bien court sur le # 2.

    Une phrase d'amour, de "nous", la phrase "paix à" et raconteuse à la fois, les paysages y seront les tenseurs, et les personnages aussi, une sorte de longue litanie de sensations associées, l'enfance dans ce paysage urbain aussi, elle sera dite à la troisième personne, elle dira sans dire, en mystères, elle distillera le secret final, les petis beaux de peau, elle mélangera les 7 thèmes dans une combinatoire habile.

    Elle prendra son temps, comme le temps. Avec l'énergie et la libido qu'il faut pour ça, je la veux ensoleillée, riante, chaleureuse, de toutes ces conversations de framboise vécues, je la veux comme cet appel donné hier, quand s'effacent les maux, balayer joyeuse, plus d'apories, plus d'impasses, mes liens tous vivants, les élastiques, ça tire, ça revient, c'est dynamique.

     

    Je veux juste un largo, la pette phrase bouleversante mais sans trop, me rendre à cette enfance qui finalement n'a été malheureuse, je le voyais encore ce soir, dans ce duo que nous avons fait dans l'auto, retrouvé comme jadis, deux voix se chevauchant, le plaisir de l'harmonie, chercher les petits clous qui m'ont faite qui je suis, j'ai pas dit les cailloux, les clous, il y en avait, mais les insérer dans les sensations, le refléter dans les paysages, les associer à quelques moments, aux personnages, au personnage, l'amant. En cela, ils feront sens, sans écorcher vif. La phrase est longue, comme le liant qui me ressource. Image, imaginaire, mon p'tit avion, celui où je suis, quand il se pose sur l'eau, à l'équilibre, blanc, j'y marche, il se penche, recule, se remet à l'équilibre la force d'un avion qui ne vole pas, quand on s'en sert pour moteur de l'espoir, il a toutes les consistances, tous les mouvements aussi, il pose, il vole, il court, il est agi par mes rêves, et mes rêves sont beaux, non d'une joie candide, mais d'une nouvelle joie, celle du réel, de ce réel qu'on pousse du fond de soi, la réconciliation intérieure, pas pour l'autre, mais pour soi.

     


     

     



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  • Lever de soleil sur l'autoroute

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    Tutti frutti, oh Rudy |

     

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    Bop-bopa-a-lu a whop bam boo, Tutti frutti, oh Rudy, c’était ce rythme de boogie-woogie qui s’était emparé de ma tête en arrivant à ce terrain vague, Tutti frutti, oh Rudy, comme la bande son de ces Américains de la seconde guerre, une radio liberté qui diffuserait encore ses morceaux devant le blockhaus où je venais de pénétrer, Tutti frutti, je me baisse sous une sorte de portail en béton, dont on aperçoit les armatures en métal, Tutti frutti, moi aussi, je fais dans le linguistique, j’apprends les langues, Tutti frutti, oh Rudy , des inscriptions en anglais sur les murs, Tutti frutti, oh Rudy A whop bop-a-lu a whop bam boo, she knows just what to do, Tutti frutti, oui, c’est ça, une radio libre américaine, dans la périphérie de Manheim, oh Rudy, Tutti frutti, un couloir sombre mal éclair de néons qui interruptent, court, des p’tits coups, des portes de chaque côté, personne pour m’accueillir, oh Rudy, elle crie Wolf, Wolf, elle entend son prénom, une porte s’ouvre et la tête hirsute de Wolf apparaît. Oh, Ruddy, Komm, komm herein, elle entrevoit une batterie, un gars aux cheveux blonds, il accorde sa bass, Tutti frutti, elle découvre le groupe de Wolf, à qui il la présente. Hier ist Maïne. Mein ? Mehn ? Wie sagt man ? Wie du willst. Tutti frutti, ça continue, la grande aventure de l’étranger, ici, c’est moi l’étrangère, je me cherche plus, je suis trouvée, Tutti frutti, oh Rudy, she rock to the east, she rocks to the west but she’s the girl that I know best, Tutti frutti, oh Rudy, très vite ils commencent à répéter, c’est la balade de Wolf, Schade, schade, es ist alle so fade, la flûte traversière de Wolf, elle aime, c’est jazz, c’est fou, Tutti frutti, elle auditionne, ils cherchent la chanteuse du groupe, au bout d’une heure ils sourient, ils ont trouvé, oh Rudy, got a girl named Sue, she knows just what to do, je chante et chante, mes lyrics, Les filles d’maintenant, quand tu parlais de solitude, mais là je ne suis plus seule, Tutti frutti, oh Rudy, les gars improvisent, je laisse faire, sur leur longueur d’onde, ils vont répéter souvent, Tutti frutti, she rock to the east, she rocks to the west, but she’s the girl that I know best, Tutti frutti, Oh Rudy, Tutti frutti, oh Rudy, on jouera à Die Bühne à Heidelberg, on s’amusera en tournée, payée plus que mon job chez Horten, ça durera tout l’été, puis l’année, puis Wolf jouera ailleurs, et moi je rentrerai, finie la pierre roulante, woogie boogie.



     


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  • Lever de soleil sur l'autoroute

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    Me mets à mieux comprendre Flaubert,

    sa scène de la baisade (le Fiacre)

    cette scène époustouflante,

    fiacre, cieux et accélération

    de l'Allmour en automne,

    faut-il vraiment la faire,

    ou une scène de toutes les baisades,

    une partouze diachronique,

    tous vécus séparés, dans une même nuit,

    du coup elle devient synchronique ma partouze,

    elle devient partouze là où elle était particulière.

    L'intérêt de l'Allmour, c'est la cave,

    ça me sert sur un plateau,

    le grand adieu à la musique

    mais j'aurais bien fait avant la chorale,

    et puis le premier spectacle,

    venue trop tôt la cave, ou bien je la sépare

    et puis bien sûr mon tour d'aller en Amérique,

    celle-là en ai besoin, nager au-dessus des racines,

    quelle funny thing le montage.

    J'ai fait des tours de chant, quand on choisit

    l'ordre de passage des chansons,

    mais il me semble que là, ce qui s'impose,

    c'est la malignité, étonner, désarçonner,

    intriguer, le sel, le grain de sel,

    c'est ça que j'apprends là,

    pas de fonction phatique, la fonction

    califourchon sur cheval sauvage.

     

     

     

     


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  • Lever de soleil sur l'autoroute

    Crédit photo # anthropia

     

    Jour de colère, c'est sorti un jour.

    Le seul lion à contenir,

    c'est la culpabilité.

    J'en ai triomphé.

    Souvent, pas toujours,

    puis de plus en plus souvent.

    Alors, la colère a trouvé ses exutoires.

    L'amour, faire l'amour, la baisade,

    la grande éclatade, le plein,

    beaucoup, beaucoup trop,

    puis apprentissage

    du rien, puis de nouveau,

    puis un peu, puis quand j'ai envie,

    comme ça entre deux trains,

    puis capable de dire non,

    non, là, pas maintenant,

    pas toujours, si je veux,

    pas toi, et toi non plus,

    même que t'es beau,

    même que tu m'plais,

    pas toi, pas pour moi,

     

    puis quand enfin je désire,

     

     

     


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